Art et science : la tête dans les étoiles


Art et science : la tête dans les étoiles

Le mercredi 15 janvier 2014

De grands poufs, comme des roches dispersées ici et là. Tout autour, des chaises de jardin. Vous vous allongez sur l’une d’elles, les yeux rivés au ciel. Puis le spectacle commence.

Par Martin Primeau

Pendant vingt-trois minutes, vous voilà propulsés au-delà des limites de la Terre, frôlant planètes, nébuleuses et autres objets de l’espace. Un voyage onirique qui n’a pas pour seul but de vous faire rêver, mais aussi d’attiser votre curiosité.

Voilà ce qu’avaient en tête les deux concepteurs du spectacle immersif Continuum lorsqu’ils l’ont imaginé pour le Planétarium de Montréal. « Avant de renseigner les gens, on voulait leur faire aimer l’espace et le regarder comme si c’était une œuvre d’art », explique Michel Lemieux qui a conçu le spectacle avec son collaborateur de toujours, Victor Pilon.

« En regardant le ciel, on se sent minuscule, mais grand aussi parce qu’on se pose plein de questions, ajoute-t-il. On voulait créer une sorte de poème cosmique qui élevait le spectateur physiquement, mais aussi de façon spirituelle, sans être religieux. Parce qu’au-delà de l’étude scientifique du ciel, on a un rapport spirituel avec l’espace parce qu’il nous dépasse. »

Spectacle Continuum

Pour titiller le spectateur, les membres du duo ont replongé dans leurs souvenirs d’enfance et retracé les origines de leur émerveillement pour les étoiles. Est né de cette réflexion un concept aussi simple qu’efficace qui amène le spectateur à s’asseoir au bord d’un lac par une nuit étoilée.

« Se coucher dans l’herbe et regarder le ciel, c’est sans doute ce qui amène chez chacun de nous une première émotion en lien à toute cette immensité », raconte Michel Lemieux.

« On voulait aller chercher les gens là où ils sont dans leur vie et allumer leur imagination », ajoute-t-il pour justifier le choix de mise en scène.

Pour les deux créateurs spécialisés dans l’intégration de multimédias aux œuvres théâtrales, verser dans la science n’était pas une difficulté en soi. « La création se fait toujours avec des contraintes », indique Michel Lemieux. Du reste, le duo avait déjà une expérience en poche, lui qui a créé dans les années 1990 le premier spectacle multimédia du Cosmodôme, La route des étoiles.

Les créateurs n’ont d’ailleurs pas cherché à s’éloigner de leur recette à succès lorsqu’ils ont préparé ces deux spectacles. « En théâtre, on prend les gens par la main et on les amène en voyage, dit-il. L’important, c’est de trouver ce qui va nous faire triper comme artiste, parce que c’est souvent ce qui fait embarquer le public. »

Pour stimuler leur créativité, Victor Pilon et Michel Lemieux ont pu compter sur des dizaines d’images captées par le télescope Hubble. Des images qu’ils ont d’ailleurs intégrées à leur voyage cosmique et auxquelles on a ensuite accolé une trame sonore composée par Philip Glass.

Spectacle Continuum

Le spectacle Continuum sera présenté seulement au cours de la prochaine année. Après quoi, il sera remplacé par une nouvelle création. D’ici là, Michel Lemieux espère éveiller de nouvelles passions chez les plus jeunes spectateurs.

« Toutes les carrières de scientifiques commencent par une passion, dit-il. C’est quelque chose de très humain d’ailleurs. Notre but c’est de l’éveiller. »

 

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Martin Primeau est journaliste indépendant spécialisé en science et en économie et reporter au Code Chastenay. Il est aussi lauréat de la Bourse Fernand-Seguin 2008.

 

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