Emballer la science pour l'enseigner


Emballer la science pour l'enseigner

Le mardi 4 décembre 2012

Lauréate du Prix Jean-Marc Fleury 2012

Par Benoit Laplante

Il y a du talent au Québec. Et l'Outaouais ne fait pas exception. Une étoile montante, récompensée pour ses talents pédagogiques, a mis peu de temps pour séduire son public. Sandee Mayner a rapidement été catapultée de l'école primaire au secondaire pour y enseigner les sciences. Portrait d'une lauréate à la passion contagieuse.

Avec une voix si enjouée, aucun doute qu'elle carbure à transformer les points d'interrogation en points d'exclamation soulevés par ses jeunes élèves. Tout y passe. De la génétique à la physique, cette mordue gravite désormais autour de la planète science et technologie.

«J'ai toujours dévoré ce qui touche à la science.» dit Sandee Mayner. Elle insiste pour nous rappeler qu'on a intérêt à s'y intéresser puisque la science influence notre quotidien de bien des manières. Cependant, elle ne croyait pas dire au revoir si tôt à ses bouts de chou du primaire pour aller enseigner aux élèves de 4e et 5e secondaire de la Cité étudiante de la Haute-Gatineau.

«J'adore mon nouveau public!» lance-t-elle. «Mais vous aurez deviné que pour éviter de les ennuyer, la créativité doit être au rendez-vous pour parler de science», dit-elle avec humour. «La curiosité est exponentielle quand on sait emballer la science pour l'enseigner».  Et ce n'est pas la taille du défi qui l'intimide. Au contraire, l'étincelle qu'elle a fait toute la différence. «J'ai un plaisir fou à susciter l'intérêt sur une matière habituellement redoutée par les adolescents». Voir leur intérêt grandir est une preuve de réussite pour Sandee Mayner. Elle a assurément le feu sacré.

Justement, cette passion contagieuse lui a valu le Prix Jean-Marc Fleury cette année. Initiative lancée par le Conseil du loisir scientifique de l'Outaouais (CLSO), ce prix vise à promouvoir l'innovation pédagogique en sciences et technologie aux niveaux primaire, secondaire et collégial. Remis à la relève ayant au plus cinq années d’expérience d'enseignement, Sandee n'est pas passé inaperçu. Elle a été récompensée non seulement en raison de son côté énergique, mais aussi pour son style d'animation dynamique.

«Même si je ne suis pas une scientifique au sens propre du terme, il faut des communicateurs pour donner vie à la science». Elle se dit heureuse d'être reconnue par la communauté professorale et d'avoir rencontré M. Fleury, un pilier du journalisme scientifique au Québec.

CLSO: incubateur de relève en science

Le CLSO célèbrera son 30e anniversaire de fondation en mai 2013. Depuis sa création, ses activités éducatives ont permis à plus de 90 000 jeunes, dont Sandee Mayner, d'être exposés à la culture scientifique. «Expo-Science, par exemple, a été pour moi un tremplin pour en arriver où je suis aujourd'hui». Et elle est catégorique. Cet organisme contribue grandement à piquer et favoriser l'intérêt des jeunes pour la science. Son exemple en est un parmi tant d'autres.

Le cas de Myra Beaudoin Bertrand originaire de Buckingham est tout aussi éloquent. Inspirée par un professeur passionné, l'adolescente remporte une bourse de l’Ordre des chimistes du Québec pour son projet présenté à l'Expo-sciences de 1996. Les années passent et avec un doctorat de l’Université du Michigan en poche, son rêve d'être chimiste en médecine se concrétise lorsqu'elle décroche un poste en immunologie chez Bristol-Myers Squibb au New Jersey.

D'où l'importance de saluer le travail de ces professeurs, comme Sandee Mayner. Ces personnes clés accomplissent une mission fondamentale: celle de mettre les jeunes en contact avec la science. Et qui sait, peut-être donner le goût à un jeune d'entreprendre une carrière scientifique.

Benoit Laplante, concepteur-rédacteur pigiste et conseiller aux communications à l'Institut canadien d'information sur la santé.

 

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