Entrevue avec Hélène Leroux, lauréate du prix Thérèse-Patry 2021


Entrevue avec Hélène Leroux, lauréate du prix Thérèse-Patry 2021

Le mardi 1er juin 2021

Faites connaissance avec les lauréat.e.s des prix 2021 de l’ACS

Le vendredi 28 mai dernier, l’Association des communicateurs scientifiques du Québec (ACS) et Radio-Canada ont dévoilé le nom de la lauréate du prix Thérèse-Patry 2021, madame Hélène Leroux. Créé à l’automne 2017 et remis pour la première fois en mai 2018, ce prix récompense chaque année une personnalité ayant apporté une contribution exceptionnelle à la culture scientifique au Québec.

Hélène Leroux, vous êtes la lauréate du prix Thérèse-Patry 2021. Toutes nos félicitations ! Quel est votre plus beau souvenir, la plus belle expérience professionnelle que vous avez vécue au cours de votre carrière ?

Oh la la, il y en a plusieurs. En plus de trente ans de carrière en vulgarisation scientifique, j’ai eu l’occasion de vivre plusieurs expériences professionnelles. En tant que réalisatrice, j’ai fait un reportage avec le journaliste Jean-Pierre Rogel sur le Clonage animal, deux ans après Dolly (ça remonte très loin déjà). À cette époque, on se demandait où allait nous mener cette importante percée scientifique. Toutes les craintes étaient alors permises. Ce reportage nous a valu un prix Gémeaux. En tant que coordonnatrice, j’avais reçu le mandat du Directeur des affaires publiques de l’époque de me rendre à la rencontre annuelle de la Communauté des télévisions françaises qui se tenait cette année-là à Liège en Belgique. L’objectif était de développer une entente de partenariat entre les émissions de sciences des télévisions publiques suisse, belge et canadienne. Une entente qui permettait le partage de contenus scientifiques sans aucune comptabilité financière. Tu aimes, tu prends, tu diffuses. Cette entente a d’ailleurs permis de sauver une émission de science dont le financement était alors menacé. Cette entente est toujours en vigueur aujourd’hui ! Mais ma plus belle expérience d’entre toutes a été la coproduction d’une série de deux documentaires intitulés Baby-boomers à l’assaut du Mont-Mera, une expédition dont l’objectif était de mener un groupe de gens âgés de 40 à 65 ans à la forme physique bien moyenne au sommet d’une montagne de 6476m au coeur de l'Himalaya. Charles Tisseyre et moi-même prenions part à cette expédition. Cette expérience unique a changé ma vie. J’ai gravi depuis cinq autres sommets de plus de 6000m !

Vous avez travaillé avec Thérèse Patry, en l’honneur de qui ce prix a été créé. En quoi cela rend cette récompense spéciale pour vous ? Quels sont vos souvenirs de travail à ses côtés ?

J’appréciais Thérèse pour sa détermination et son engagement. C’est une femme pour qui j’avais beaucoup d’estime. Lorsque je l’ai remplacé à la coordination de l’émission, elle m’a aidée et accompagnée dans certaines décisions. Nous nous sommes alors rapprochées et nous avons développé cette belle amitié, une amitié qui a duré jusqu’à son grand départ.

Selon vous, en quoi la culture scientifique rend-elle la société plus riche ?

Une société qui sait est une société riche de ses moyens, capables de prendre les décisions nécessaires à son développement et à son émancipation, en respect de la nature, pour elle-même et les générations futures.

Comment la crise sanitaire que nous vivons impacte la culture scientifique au Québec ?

La science est fondamentale à la compréhension de l’être humain et à la compréhension de la nature. C’est à nous les communicateurs scientifiques que revient le privilège et la responsabilité de la rendre accessible à tous. Jamais la science n’aura autant été au cœur de l’actualité qu’elle ne l’a été cette année, au cœur des décisions politiques, des débats publics, des préoccupations citoyennes. En ce sens, on a toutes les raisons du monde de se féliciter du travail qu’on a accompli cette année.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent entamer une carrière professionnelle dans la communication scientifique ?

Foncez, soyez curieux, intéressez-vous à la science, inscrivez-vous à la bourse Fernand-Seguin, c’est un tremplin exceptionnel pour lancer une carrière en vulgarisation scientifique. Et croyez-y, tout est possible. Si vous pouviez prendre une décision politique qui contribuerait au développement de la culture scientifique au Québec, quelle serait-elle ? Rendre la science accessible au plus grand nombre, en soutenant financièrement les initiatives de qualité qui font la diffusion du savoir : les revues comme Québec-Science, les Débrouillards ou autres ; les émissions, qu’elles soient de la télé, de la radio ou du numérique, l’accès aux musées et autres organismes voués à la science. Et j’inciterais les jeunes à s’intéresser à la science sous toutes ses formes.

Hélène Leroux est la lauréate du prix Thérèse-Patry 2021, qui récompense les personnalités ayant apporté une contribution exceptionnelle à la culture scientifique du Québec. 

 

> Retour à la liste des nouvelles