Pint of Science : un succès qui continue !


Pint of Science : un succès qui continue !

Le mercredi 31 mai 2017

Lucie Luneau

Pour la deuxième année consécutive, des chercheurs et des curieux assoiffés de bière et de connaissances se sont réunis simultanément dans des bars de 11 pays différents à l’occasion de Pinte de science. Cette manifestation scientifique propose pendant trois soirées des conférences de vulgarisation par des experts dans l’atmosphère décontractée d’un bar. En 2016, 55 000 personnes à travers le monde avaient participé. Cette année, l’engouement ne s’est pas démenti.

Ainsi à Montréal, l’édition 2016 avait rejoint 1500 personnes. En 2017, elles étaient le double à participer à l’une ou l’autre des 26 conférences festives (14 en français et 12 en anglais) présentées dans neuf bars de la ville. L’expansion a aussi été géographique, les villes de Chicoutimi et Trois-Rivières s’étant ajoutées à Montréal, Québec et Sherbrooke pour plus de 53 présentations au total. La science s’est aussi invitée dans des bars de London et Ottawa, en Ontario, et même jusqu’à Saint-Jean de Terre-Neuve.

Les sujets abordés vont de la neuroscience à la chimie, en passant par la biologie et l’astrophysique, et incluent aussi une thématique « sciences et société » chère à l’organisateur de l’événement au Canada, Thomas Bibienne. « Je pousse particulièrement ce thème qui a trait aux sciences humaines, politiques et sociales, explique-t-il, car cela permet des mélanges vraiment intéressants. Par exemple, cette année, nous avons eu un chercheur à la fois chimiste et juriste qui a parlé du climatoscepticisme. »

Un format de présentation relativement classique

Le format de présentation de Pinte de science reste assez proche des allocutions académiques malgré le contexte décontracté. Deux courtes présentations, illustrées par des présentations PowerPoint, s’enchaînent et sont suivies de périodes de questions. «Le PowerPoint ajoute une distance [ entre le public et le chercheur, NDLR], qu’on veut casser en étant dans un bar, explique Thomas Bibienne. Il y a eu des événements où des discussions se sont engagées entre le chercheur et le public et c’était vraiment super intéressant. J’aimerais développer cet aspect des choses, mais il faut avoir un prof qui a de la personnalité et qui soit volontaire pour animer le débat.» Les présentations sont entrecoupées de quiz et de cadeaux à gagner qui donnent un côté ludique à la soirée.

Des présentations assez proches des allocutions académiques, dans un contexte décontracté

 

Des difficultés de communication

Malgré les efforts et le dynamisme des équipes d’organisation, faire venir les non-initiés reste un épineux problème. «Notre cible, c’est un public le plus large possible. Malheureusement, on communique à l’université et sur les réseaux sociaux et on touche principalement les universitaires et leur petit cercle», reconnaît Thomas Bibienne. Pour ajouter à la visibilité de Pinte de science, les organisateurs ont tenté de faire venir des personnalités plus médiatiques, sans grand succès. Il a été également difficile d’atteindre les grands médias à Montréal. «La première année, grâce à l’effet de nouveauté, nous avons pu avoir des entrevues dans la Presse et à Radio-Canada, mais cette année ça a été plus compliqué. Le département de communication de l’Université de Montréal avec qui nous avons collaboré a envoyé des communiqués de presse aux grands médias, mais ils n’ont pas été repris», déplore-t-il. Cependant, dans le reste de la province, il est plus facile d’attirer l’attention : « à Trois-Rivières, TVA est venue filmer l’évènement. À Québec, il y a eu des entrevues à la radio ».

La rapidité d’expansion de Pinte de science n’en reste pas moins fulgurante et le succès incontestable.

Lucie Luneau est étudiante au doctorat à l’Université de Montréal. Elle aime écrire sur les avancées de la recherche qui croisent ses lectures, pour partager sa passion de son métier et de la science.

 

> Retour à la liste des nouvelles