Les partenariats, des initiatives payantes


Les partenariats, des initiatives payantes

Le mercredi 1er mai 2013

Partenaires en communication scientifique : les organismes se regroupent pour aller plus loin.

Par Tiffany Sarre

Le 10e colloque de Science pour tous, intitulé «Initiatives régionales et développement durable: les nouvelles priorités de la culture scientifique au Québec?», s’est déroulé le 4 avril dernier à Sherbrooke. Retour sur le premier atelier du colloque, Des partenariats pour une action plus durable.

Animé par Johanne Lebel, de l’ACFAS (Association Francophone pour le Savoir), l’atelier présentait des initiatives de collaborations mises en place par des organismes de culture scientifique et technique.

Goldstyn

Un musée en mode collaborations

Marie-Claude Bibeau, directrice du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke, entame sa présentation par un rappel des objectifs du musée: augmenter la fréquentation de l’établissement et générer davantage de revenus autonomes. Pour y parvenir, le musée tente de se positionner comme un attrait incontournable des Cantons-de-l’Est en développant des collaborations de natures multiples.

Ces collaborations culturelles favorisent le mélange des genres, art et science, sport et science, etc. Des partenariats promotionnels donnent au musée une vocation touristique. En s’entourant d’un comité d’experts, le musée développe des partenariats scientifiques. Le musée est aussi un partenaire social. Il rend la culture accessible en proposant des billets symboliques à 1$, grâce à un programme d’intégration sociale, créé en conjointement avec la Ville de Sherbrooke. Enfin, en prenant conscience de sa valeur, le musée devient aussi  un partenaire d’affaires. Par exemple, un musée peut mettre son personnel à la disposition d’autres secteurs d’activités, fournir une visibilité importante, louer des salles ou offrir des prix pour des concours. La directrice conclut: le musée s’intègre dans des collaborations multiculturelles».

Le Mérite scientifique régional

C’est ensuite au tour de Dominique Girard de prendre la parole. Directeur coordonnateur adjoint au Conseil du loisir scientifique du Saguenay-Lac-Saint-Jean, il s’occupe du Mérite scientifique régional (MSR), un partenariat entre le CLS et l’Université du Québec à Chicoutimi, qui distribue les prix Meritas dans plusieurs domaines (santé, sciences sociales, éducation…). M. Girard souligne la nécessité d’avoir un protocole d’entente écrit. Forte de son succès, cette initiative est reconduite chaque année depuis 29 ans. Une statuette d’une oie en aluminium est maintenant remise aux lauréats. «Aluminium, Saguenay-Lac-Saint-Jean… Il y a un lien!», plaisante D. Girard. «On a essayé en bleuet, mais ça n’a pas fonctionné». Voir des gens qui remportent un prix est important pour les jeunes: cela leur donne un modèle et assure la relève.

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Depuis, le CLS a intégré de nouveaux prix, comme le Méritas Relève scientifique Rio Tinto Alcan, autre succès de collaboration avec une grande entreprise régionale. D. Girard est très fier de ces réussites, mais il nuance: «On doit solliciter les gens pour qu’ils présentent une candidature. Ils préfèrent remplir des demandes de subventions qui leur rapportent bien plus». Aussi modeste soit cet organisme, le succès de ses initiatives n’est plus à démontrer. Le 30e anniversaire de MSR aura lieu le 30 octobre à Saguenay et d’autres régions veulent développer ce type d’événement. «Mon but est que les gens qui font de la science soit reconnus et honorés», conclut-il.

Travailler ensemble pour le plaisir

Marcel Lafleur, dernier intervenant, termine par une présentation originale. Le directeur du Centre de démonstration en sciences physiques (CDSP) s’est muni d’une plante pour illustrer ses propos. «On aime bien surprendre, démontrer, expliquer mais aussi inspirer!», explique-t-il devant ses auditeurs amusés.

Infrastructure régionale installée au Cégep Garneau à Québec, le CDSP a mis en place ces dernières années plusieurs projets collaboratifs. Marcel Lafleur souligne trois avantages à travailler ensemble. Premièrement, les professionnels de la communication en science et technologie partagent la même cause: le développement d’une éducation scientifique. Ensuite, les économies d’argent sont essentielles pour ces structures. Et enfin, ils travaillent ensemble pour le plaisir. Les partenariats apportent de la cohérence et de la pertinence au projet. M. Lafleur donne des exemples d’initiatives développées par le CDSP.

Depuis 2003 cet organisme présente des conférences-démonstrations d’une durée de 2 heures: un pari audacieux pour intéresser des jeunes du primaire et du secondaire! Les jeunes ne manipulent pas d’équipements mais ils sont surpris et s’engagent dans la réflexion qu’on leur propose. Le succès de l’opération s’accroit chaque année. Le CDSP offre aussi un forfait «Science et culture», qui permet aux écoles de passer la matinée au CDSP et l’après-midi au Musée de la civilisation. Cette collaboration permet d’offrir une journée d’activité complète et donc d’élargir le public cible.

Un autre partenariat mis en place avec l’Université Laval vise à partager les expertises. Des capsules et ateliers de démonstration sont proposés aux enseignants du primaire afin de développer leurs compétences en science. En contrepartie, les chercheurs de l’Université commentent les démonstrations du CDSP afin de mieux outiller les animateurs et de bonifier leurs activités.

Le lien avec la plante se dessine: mener ces actions nécessite des ressources. On sème des graines et on observe ce qui va réussir à germer. La tige représente la direction que le projet doit prendre. Les feuilles sont la source d’énergie, et symbolisent les membres de l’équipe qui font vivre le projet. «Avec des partenariats fructueux, on a souvent des retombées intéressantes», conclut M. Lafleur.

Voler plus loin

Accepter des partenariats reste un défi et peut parfois essouffler les équipes. J. Lebel constate: «Les oies sauvages qui volent avec une formation en V vont aller 70 % plus loin que si elles volaient seules. Mais si elles volaient seules, elles iraient 24 % plus vite». Une réflexion à méditer!

Compte-rendu du live-tweet de l’ensemble du colloque

Caricatures de Jacques Goldstyn.

Tiffany Sarre est communicatrice scientifique. Elle est actuellement agente de projet stagiaire à Science pour tous et participe notamment au développement de l’événement 24 heures de science ainsi qu’aux stratégies de communication qui y sont associées.

 

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