Le monde des algues démystifié


Le monde des algues démystifié

Le mardi 19 mars 2013

Le Musée régional de Rimouski a mis sur pied la première exposition québécoise sur les algues.

Par Alexandre Guertin-Pasquier

Jusqu’au 9 février 2014, le Musée régional de Rimouski, en partenariat avec Patrimoine Canada, le Technopole maritime du Québec et l’Université du Québec à Rimouski, présente la première exposition québécoise visant à faire découvrir le monde caché des algues. Une exposition riche et dynamique qui promet d’être un grand succès auprès des adultes comme des enfants.

Au programme : une multitude de panneaux bilingues, plusieurs animations multimédias, des échantillons vivants et fossiles provenant de collections scientifiques, des jeux interactifs et même l’observation de micro. Les visiteurs seront également séduits par le décor teinté de bleu qui donne l’impression de plonger au fond des mers. Le tout permet une expérience d’apprentissage interactive sur ces organismes qui ont commencé à peupler la Terre il y a près de 4 milliards d’années.

Les algues dans tous leurs états

L’exposition aborde 4 thématiques : le monde des algues, le contrôle des algues indésirables, la recherche scientifique ainsi que leurs nombreuses applications. À l’entrée, des panneaux ainsi qu’un grand aquarium aident à mieux comprendre les subtilités anatomiques de ces organismes. Des jeux interactifs permettent aux jeunes et moins jeunes de comprendre leur reproduction et leur rôle fondamental dans le cycle du carbone.

Un microscope est également mis à la disposition des visiteurs curieux de plonger au cœur des micro-algues. « Nous aurions pu montrer aux gens des images et leur faire lire des textes, mais rien ne vaut un microscope pour leur faire réaliser la petitesse et la beauté de ces organismes », commente Nathalie Langelier, commissaire de l’exposition.

Les visiteurs sont toutefois avertis : les algues, aussi utiles soient-elles, n’ont pas que des effets positifs. Alexandrium tamarense, une espèce microscopique qui sécrète une neurotoxine,en est un exemple frappant. Elle est responsable de la grande marée rouge qui a frappé le fleuve St-Laurent entre Tadoussac et Sainte-Anne-des-Monts en 2008. Les photos d’archives témoignant de cet événement qui a tué une dizaine de bélugas ainsi que plusieurs milliers d’oiseaux et de poissons donnent froid dans le dos.

La section dédiée à la recherche scientifique et aux applications des algues surprend. Par exemple, saviez-vous que nous utilisons en moyenne 5 fois par jour des produits à base d’algues? Une vitrine où sont exposés plusieurs produits de la vie de notre quotidien nous permet vite de le constater. Ces organismes sont un peu partout, que ce soit dans les crèmes glacées ou dans les dentifrices, mais aussi dans les produits de beauté et les médicaments. Une compagnie française a même développé une technique permettant d’en faire… du papier. 

Au Québec

Plus près de nous, de nombreuses photos d’archives, dont certaines prises par le frère Marie-Victorin, illustrent l’importance de cette ressource pour les gens de la région depuis de nombreuses décennies. « Le choix de Rimouski comme hôte de cette exposition unique était un choix logique, compte tenu du caractère historique de cette ressource dans la région », croit Nathalie Langelier.

Traditionnellement, les algues, une désignation qui englobe à la fois des plantes aquatiques et des micro-organismes, étaient utilisées exclusivement comme fertilisants agricoles mais aujourd’hui, c’est une autre histoire! Pour l’illustrer, une section de l’exposition est dédiée à la compagnie locale innoVactiv. Cette entreprise a développé un médicament pour les diabétiques vendu partout dans le monde.

Les algues servent même d’inspiration en art, comme en témoigne l’imposante sculpture de bronze du créateur Patrick Coutu qui saute aux yeux à la sortie.

Prochainement, le Musée régional de Rimouski compte organiser des sorties sur le terrain ainsi que des visites guidées et des conférences pour enrichir l’expérience vécue par le visiteur. Nathalie Langelier et son équipe espèrent aussi que cette exposition voyagera un peu partout au pays.

Alexandre Guertin-Pasquier est étudiant au certificat en journalisme à l’Université de Montréal. Il est également chargé de cours au département de géographie de cette même université, là où il a complété une maîtrise en paléoécologie en juin 2012. Il est aussi vice-président du Musée de paléontologie et de l’évolution à Montréal.

 

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