Musik : le travail derrière l’expo


Le mardi 5 mars 2013

Anne Fleischman a travaillé dans l'ombre de l'exposition Musik au Centre des sciences de Montréal.

Par Martin Primeau

Depuis l’automne dernier, le Centre des sciences de Montréal propose à ses visiteurs une exposition qui décortique la musique en ses rythmes, ses mélodies et la nature des instruments qui les composent, mais où la sensibilité humaine occupe l’avant-plan. Derrière cette exposition se cache le travail d’une équipe de muséologues, recherchistes et rédacteurs. Parmi eux, celui d’Anne Fleischman.

Pour cette spécialiste de la communication scientifique, travailler à la création de l’exposition Musik : du son à l’émotion n’était pas au programme jusqu’à un certain coup de fil reçu à l’automne 2010. Le Centre savait qu’elle connaissait déjà à fond les aspects scientifiques de la musique et voyait en elle la candidate idéale pour les débroussailler de nouveau.

C’est là qu’a commencé un long travail de recherche exploratoire, puis de recherche préliminaire. Un travail « d’au moins 100 heures », indique Anne Fleischman.

En fouillant évidemment sur Internet, mais en passant également des heures à bouquiner à la Grande bibliothèque, elle défriche le sujet et en dégage les thématiques les plus à propos pour une exposition muséale ciblant avant tout les plus jeunes. Un travail imposant où on peut facilement se perdre dans les détails.

« Ce n’est pas toujours facile de circonscrire le sujet, dit-elle. On veut parler de tout et on pense que tout est intéressant, mais il faut savoir quand arrêter la recherche parce que ça peut être sans fin. On pourrait consacrer une vie à une recherche. La première balise, c’est le temps qu’on peut y consacrer. »

Entre chaque étape de recherche, Anne s’est mêlée à l’équipe de muséologues et de superviseurs de l’exposition dans le cadre de multiples séances de remue-méninges.

Ensemble, ils parviendront à orienter la recherche vers des thématiques faciles à présenter dans un cadre muséal. Ils réfléchiront aussi à la structure de base de l’exposition. « La chance que j’ai eue, c’est de réaliser la recherche exploratoire, mais aussi la scénarisation et le montage du comité scientifique », souligne Anne Fleischman.

Quelques mois après que les membres de l’équipe y aient mis du leur et aient finalisé les plans de l’exposition, il fallu ensuite écrire les textes qui allaient habiller les murs du musée. Le travail d’Anne a de nouveau été sollicité. « Il fallait que les textes soient à la fois explicatifs et poétiques pour être en adéquation avec le thème de l’exposition, explique-t-elle. Il y a un côté magique dans la musique, et on ne voulait surtout pas le tuer ce côté-là. »

En tout et pour tout, Anne consacrera une centaine d’heures à l’écriture d’une soixantaine de petits textes d’un maximum de 100 mots. Un travail simple en apparence, mais qui présente selon elle un réel défi de concision.

Au terme de ce mandat est venue une sorte de consécration personnelle pour la recherchiste et rédactrice de l’exposition Musik. « Autant la phase de la recherche était intéressante, autant le côté “rédaction” aura été plus personnel, explique-t-elle. C’est une expérience assez émouvante que de voir sa prose inscrite en grands caractères sur les murs du musée. »

Si vous n’avez toujours pas vécu l’expérience de Musik, sachez qu’elle vous est toujours accessible jusqu’au 10 mars 2013. Aux textes d’Anne Fleishman se mêle une expérience de visite interactive qui saura intéresser autant le profane que l’initié… et ce, qu’il ait 10 ou 70 ans.

Martin Primeau est journaliste indépendant et lauréat de la Bourse Fernand-Seguin 2008.

 

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