Tour d’horizon de l’animation scientifique au Québec


Tour d’horizon de l’animation scientifique au Québec

Le mardi 5 février 2013

Qui sont les acteurs derrière les nombreuses activités scientifiques dans la province?

Par Viviane Desbiens

Rendre la science intéressante, la faire connaître, c’est l’objectif de plusieurs organisations à vocation scientifique. L’animation scientifique est une formule populaire pour promouvoir et vulgariser la science pour tous les publics. C’est aux enfants que la majorité des animations scientifiques sont destinées, aux jeunes du secondaire, mais surtout à ceux du primaire. Comme il n’y a pas de spécialistes en enseignement des sciences au primaire, ce type d’activité est bienvenu dans les classes pour enrichir le programme.

La plupart des organisations les proposent en classe, souvent après avoir pris soin de consulter le Programme de formation de l’école québécoise pour savoir ce que les enseignants recherchent. Le programme Club des Débrouillards, du Réseau CDLS-CLS*, vient justement de lancer de toutes nouvelles animations scientifiques destinées aux classes du primaire. Les thèmes collent à la matière qui doit être vue selon le niveau scolaire et on propose des outils pédagogiques que l’enseignant peut utiliser avant et après la venue de l’animateur scientifique dans sa classe, ainsi qu’une fiche que l’élève peut rapporter à la maison.

«On touche plus que la chimie avec nos animations, affirme Audrey Moreau, coordonnatrice nationale du programme au Conseil de développement du loisir scientifique. On aborde beaucoup d’autres sujets comme la physique et même les mathématiques.» Aucun sujet scientifique n’est exclu par le Club des Débrouillards. D’autres organisations visent plutôt des activités dans un champ précis. Au Musée Armand-Frappier – Centre d’interprétation des biosciences de Laval, ce sont les sciences de la vie, pour le Marais-aux-cerises de Magog, c’est l’écologie et chez Faucon-Éduc, dans l’Ouest de l’île de Montréal, ce sont les oiseaux de proie. D’autres encore se spécialisent en zoologie, comme Éducazoo, basé à Montréal ou en sciences naturelles comme Safari Éducation de Québec. Bien que les élèves du primaire soient surtout visés par ces animations, d’autres sont offertes pour le secondaire et même pour le grand public.

Les animateurs scientifiques sont pour la plupart étudiants, souvent en science ou en éducation. Dans les organisations spécialisées, les animateurs peuvent provenir d’un secteur spécifique. «Nos animateurs viennent presque tous de la technique en écologie qui se donne à Sherbrooke», précise Marianne Guilmette, chargée de projet à l’Association du Marais de la Rivière-aux-cerises. Quant au Musée Armand-Frappier, leurs animateurs proviennent des diverses branches des sciences de la vie. La plupart de ces organisations leur offrent aussi une formation en animation avant qu’ils ne commencent. Au Club des Débrouillards, le formateur accrédité du Réseau CDLS-CLS recommande ou non l’accréditation des futurs animateurs au terme de leur formation.

Si les activités scolaires sont à l’honneur, les activités plus festives ne sont pas en reste. Les organisations de loisir scientifique offrent des fêtes d’enfants, des camps de jour estivaux et des activités le samedi. Au Musée Armand-Frappier, les Samedis au labo sont des activités parent-enfant. «Les enfants ont de petits sarraus à leur taille et ils viennent accompagnés de leur parent, voire de leur grand-mère», explique Martine Isabelle, directrice des opérations et des communications.

Dans ce musée comme dans bien d’autres organisations, on a compris que les animations scientifiques doivent faire entrer les jeunes en action pour capter leur attention et s’assurer qu’ils profiteront d’un maximum d’apprentissage. Après une présentation, les animateurs proposent une activité de type atelier. Au Centre d’interprétation des biosciences, les visiteurs sont invités par exemple à faire de l’observation au microscope ou à extraire de l’ADN de banane. La même idée de «mettre la main à la pâte» est aussi exploitée chez Faucon-Éduc, où on présente différents oiseaux de proie. «Pendant l’animation, nous sommes en contact avec les jeunes et nous répondons à leurs questions, explique Tanya Drapeau, directrice du programme. Nous leur proposons ensuite un atelier avec des activités sur les chants, les oisillons, les plumes, les pattes et les nids.» Une façon de faire qui parait gagnante et que les enseignants semblent apprécier puisque plusieurs d’entre eux font appel à ces activités chaque année.

*Le Réseau CDLS-CLS comprend le Conseil de développement du loisir scientifique (organisme provincial) et les neuf Conseils de loisir scientifique régionaux (de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, de l’Est-du-Québec, de l’Estrie, de la Mauricie-et-Centre-du-Québec, de l’Outaouais, de la Région métropolitaine, du Saguenay – Lac-Saint-Jean et la Boite à science, région de Québec – Chaudière-Appalaches).

Image : Animation scientifique des camps de jour du Club des Débrouillards. © Mathieu Blache

Viviane Desbiens cumule 10 années d'expérience en éducation scientifique. Elle est journaliste scientifique et étudiante à la maitrise en psychopédagogie à l'Université Laval, où elle étudie les impacts des animations scientifiques sur le sentiment d’efficacité personnelle en science des enfants.

 

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