Coup d’œil sur la communication scientifique espagnole


Le jeudi 9 février 2017

Par Valérie Levée

Juan Ignacio Pérez, le coordonnateur de la Chaire de culture scientifique de l’Université du pays basque, a écrit du 23 au 29 janvier sur le blogue de cette même chaire une série de sept articles sur le système de la diffusion sociale de la science en Espagne. Il voit ce système comme un écosystème où des acteurs, secondés par des catalyseurs, diffusent la culture scientifique vers différents publics. Il décrit les acteurs et leur motivation respective à communiquer la science et les formes de communication. Il identifie les différents publics qui s’intéressent à la science et il termine avec les retombées de la communication scientifique sur les acteurs, les publics et la société en général.

Parmi les acteurs, se trouvent en premier lieu les centres de recherche qui sont à la source des nouvelles scientifiques. Leur motivation à diffuser leurs recherches est triple. Ils agissent par soucis de transparence pour rendre compte de l’utilisation des deniers publics. Ils estiment aussi avoir une responsabilité sociale d’éducation du public. Enfin, la diffusion des recherches consolide l’image et le prestige de l’institution. Les mêmes motivations se retrouvent chez les chercheurs. Si les médias agissent aussi par motivation sociale pour transmettent de l’information au public, ils sont conditionnés par une motivation de rentabilité économique. Les journalistes indépendants agissent aussi pour des raisons économiques, puisque c’est leur gagne-pain, ce qui n’exclut pas qu’ils considèrent cette activité socialement nécessaire et gratifiante. S’ajoutent aussi les musées, les entreprises qui livrent des animations pour les enfants ou organisent des évènements, les éditeurs de livres, les associations de différentes disciplines… Il y a aussi les catalyseurs de la communication scientifique comme les trois associations de communication scientifique présentes en Espagne et les prix qui favorisent la diffusion des productions primées et encourage le travail des acteurs.

 Outre les médias imprimés et électroniques, Juan Ignacio Pérez énumère les moyens de communication présentiels. Ainsi, les chercheurs donnent des conférences classiques, au sein même des universités ou de musées, des mini-conférences dans des salles de spectacles (conférences TED) et même dans les bars. Les universités offrent aussi des visites guidées ou des journées portes-ouvertes. S’ajoutent les concours comme FameLab et les projets de science citoyenne qui participent à leur façon à la diffusion des connaissances.

Parmi les retombées, ilest attendu que la communication scientifique améliore la littératie scientifique du public et lui donne les outils intellectuels pour prendre des décisions individuelles et collectives. Plus largement, la communication scientifique rehausse le prestige social de la science dans la société. Or la science a besoin de cette légitimité sociale pour susciter une politique gouvernementale de la recherche et ce sont aussi les activités de prestige qui attirent les appuis financiers publics et privés.

 

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