Sciences, énigmes et littérature


Sciences, énigmes et littérature

Le lundi 4 juillet 2016

Par Myriam Verzat

Le 28 mars 2011, j’entre dans une petite salle de classe de l’UQAM pour un atelier d’improvisation pour débutants. Nous sommes tous un peu stressés et je remarque tout de suite Laurène Smagghe, une jeune fille aux cheveux roux frisés, dont le sourire et l’humour contribuent à détendre l’atmosphère. Après l’atelier, devant une petite bière pour nous remettre de nos émotions, nous découvrons que l’impro n’est pas la seule passion qui nous rapproche : Laurène est également communicatrice scientifique, originaire de France et a migré au Québec pour faire son stage de fin d’études en journalisme scientifique. Belle coïncidence?!?? 

Cinq ans et une amitié plus tard, en sirotant un verre de jus sur la terrasse de mon appartement, Laurène me raconte comment tout cela a commencé. Dès l’âge de 6 ans, elle part chaque année avec sa mère à la chasse aux têtards et aux chenilles. Une fois capturés, la petite fille s’émerveille en les regardant se métamorphoser. Sans crier gare, une petite graine de curiosité scientifique a été semée, et elle ne fera que pousser année après année.?

Dès son plus jeune âge, elle dévore aussi les livres, surtout ceux sur le corps humain. À 16 ans, quand vient le temps de s’orienter en sciences ou en littérature, le choix est déchirant. C’est en feuilletant des fiches métiers à l’école secondaire qu’elle découvre qu’il existe une profession à la frontière entre ses deux passions : journaliste scientifique. Pleine d’ambition, la jeune Laurène explore les options pour faire ce métier qui lui semble taillé sur mesure. Elle commence par une « prépa bio » (préparation aux écoles d’ingénieurs), poursuit par une année en physiologie puis s’oriente vers une maitrise en neurosciences. Une bonne base de sciences en poche, la voilà prête à entrer en maitrise de journalisme scientifique à Paris.

Pour son stage de fin d’études, Laurène est tentée par le Québec. « Quand j'avais huit ans, mon prof de patinage qui était québécois, était vraiment charmant... sûrement comme tous les Québécois ! Et puis, plusieurs membres de ma famille étaient allés au Québec, ça me faisait rêver moi aussi », me confie-t-elle. Elle s’envole alors pour la belle province avec l’envie de travailler pour les enfants. Son atterrissage chez les Débrouillards se fait tout en douceur. La voilà qui s’épanouit aux côtés de Beppo, et puise dans sa créativité et sa curiosité sans bornes pour pondre des articles dévorés par les jeunes. Le tout au sein d’une équipe joyeuse et allumée, que demander de mieux?

Rapidement, elle découvre l’ACS et s’y fait de nombreux amis, passionnés et curieux. Elle s’implique dans plusieurs comités, notamment le jury pour le prix Hubert-Reeves pour la jeunesse et, au congrès 2016, elle est élue au poste d’administratrice au CA de l’ACS. Elle me répète qu’elle a hâte de s’impliquer en proposant des activités et en amenant de nouvelles idées, en sachant que Beppo et toute l’équipe des Débrouillards sont avec elle?!?

En parallèle de la communication scientifique, la curiosité naturelle de Laurène la pousse à explorer toutes sortes d’activités : danse, guitare, randonnée, poterie, couture, cuisine, voile… Il y a tant à expérimenter?! Depuis quelques années, une passion prend cependant plus de place que les autres : la littérature jeunesse. D’ailleurs, chez elle, les étagères débordent de livres pour enfants. En 2015, la voilà qui se lance dans un certificat en création littéraire à l’UQAM. Un investissement qui porte ses fruits puisqu’en février dernier, dans un petit café de Montréal, j’assistais au lancement de son premier livre, L’énigme d’Émile. Ce livre jeunesse, publié aux éditions Bayard Canada, est illustré par nul autre que Jacques Goldstyn, le père de Beppo aux Débrouillards. 

Des projets, Laurène n’en manque pas. Quand l’un est terminé, un autre pointe le bout de son nez. Ses yeux pétillent quand elle me parle du dernier en date, qu’elle chérit depuis longtemps maintenant : elle souhaite écrire des livres d’enquête culinaire pour enfants. « Ça rassemblerait toutes mes passions », s’amuse-t-elle : cuisine, sciences, écriture jeunesse, enquête… Quand Laurène quitte mon appartement, je pense à mon fils de deux semaines qui dort paisiblement : il n’y a aucun doute, je lui lirai des livres signés Laurène Smagghe quand il sera plus grand.

  

Myriam Verzat est communicatrice scientifique et artiste en danse, théâtre et improvisation. Après 4 ans au sein de l’entreprise CREO, en tant que rédactrice en chef et gestionnaire de projets, elle est maintenant à son compte. Elle combine des mandats en communication scientifique traditionnelle et des projets art et sciences, tel que le spectacle RECONNECT, une création danse théâtre sur le thème de la crise écologique.

 

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