1500 personnes autour d’une pinte de science


1500 personnes autour d’une pinte de science

Le vendredi 10 juin 2016

Valérie Levée

Dans un bar, mélangez un public curieux de science, des chercheurs passionnés, de la bière et vous obtiendrez le festival Pint of Science. L’idée est née dans la tête de deux chercheurs londoniens en 2012; elle a germé avec la première édition de l’évènement en 2013 et elle a essaimé de par le monde. En 2015, le festival a rassemblé 24 000 personnes dans 9 pays. Et en 2016, sous l’impulsion de Thomas Bibienne, post-doctorant à l’Université de Montréal, et de Marine Tournissac, étudiante au doctorat à l’Université Laval, il a fait son entrée au Québec. 

« Pint of Science est étroitement structuré avec des logos bien définis pour une identité visuelle uniforme à travers le monde, des dates simultanées, des thématiques partagées. L'événement se veut le même du Canada à l'Australie ou en France », explique Thomas Bibienne. Dans chaque pays où s’implante le festival, un directeur mène les opérations. Pour cette première édition en sol canadien, Thomas Bibienne était le directeur Canada sous la tutelle d’Élodie Chabrol, la directrice France, qui faisait partie de l’équipe Pint of Science en Angleterre et avait importé le concept en France. Thomas Bibienne s’est entouré de collaborateurs aux compétences variées allant du graphisme à la comptabilité et l’administration pour l’organisation nationale, et d’une équipe de coordonnateurs pour développer les activités et peaufiner l’organisation dans chaque ville où s’implantait l’évènement. À leur tour, les coordonnateurs locaux se sont entourés de nombreux bénévoles. 

Première opération : obtenir du financement. « On contacte les compagnies et on explique le projet qui est toujours bien accueilli », assure Thomas Bibienne. « L’équipe des commandites de Montréal a démarché les gros partenaires financiers. Ils ont aussi fait une campagne de socio-financement sur Indiegogo. Une autre équipe de Montréal a géré les cadeaux. Nous, on est allé chercher quelques cadeaux en plus (des entrées dans les musées, à l’Aquarium…) », relate Marine Tournissac qui était coordonnatrice à Québec.

Vient ensuite le développement des activités par les coordonnateurs. C’est eux qui recrutaient les conférenciers, contactaient les bars et imaginaient quelques jeux sous forme de quizz. Dans tous les cas, les soirées suivaient sensiblement le même format : une première conférence suivie d’une période de questions, un intermède ludique, une deuxième conférence suivie de questions et la réponse aux quizz avec la distribution de cadeaux aux gagnants.

Restaient à faire connaître l’évènement au public. « La communication s’est faite par affiches dans les villes. À Montréal, nous avons eu des articles dans le journal Metro et dans La Presse et une entrevue à Radio-Canada le lundi 23 mai. Pour une première année, c’est un véritable succès, nous sommes ravis », constate Thomas Bibienne. « J’ai envoyé de nombreux communiqués de presse aux médias locaux. Nous sommes beaucoup passés par l’Université Laval et nos centres de recherche aussi (via des courriels). Nous avons eu trois entrevues à la radio pour Québec. Nous avons aussi imprimé une centaine d’affiches grâce à une commandite de l’axe neurosciences du Centre de recherche du CHU de Québec, que nous avons affichées sur les colonnes Morris de la Ville de Québec. Les réseaux sociaux ont évidemment été très utiles également, surtout Facebook !! », poursuit la coordonnatrice de Québec. 

Pour son arrivée au Canada, l’évènement est resté en sol québécois avec trois activités à Sherbrooke, huit à Montréal (dont deux en anglais) et six à Québec. « Pint of Science Canada cette année, et pour une première édition, c'est trois villes, dix bars, 60 conférenciers, une trentaine de bénévoles et plus de 1500 spectateurs ! Un énorme succès pour une première année », se réjouit Thomas Bibienne. 

Après un doctorat en biologie et 10 ans de recherche en biologie moléculaire des plantes, Valérie Levée a troqué les pipettes pour la plume. Elle est maintenant journaliste scientifique indépendante et écrit, entre autres, dans Quatre-Temps, Formes, Québec-Oiseaux, Plan…et remplit d’autres tâches connexes en communication scientifique. 

 

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