ACS et AQPI — Des alliées naturelles


ACS et AQPI — Des alliées naturelles

Le mercredi 20 janvier 2016

Par Thérèse Drapeau

Recherche, esprit critique, diffusion de connaissances. Ces tâches caractérisent une journée typique du communicateur scientifique. Elles font également partie de l’ordinaire de ces passionnés de patrimoine industriel réunis en congrès en novembre 2015, défiant les compressions budgétaires du gouvernement Couillard qui a réduit à néant le budget de fonctionnement de l’Association québécoise pour le patrimoine industriel (AQPI).

Cette subvention ne représentait que 17?000 $ par année, une somme vitale pour l’AQPI, des économies de bouts de chandelle pour le gouvernement qui a aboli discrètement le Programme d’aide au fonctionnement pour les organismes en patrimoine de portée nationale au printemps 2015. Il va sans dire que des solutions créatives devront être trouvées pour assurer la survie de cette association qui regroupe environ 125 professionnels de toutes disciplines. L’AQPI partage déjà des services avec l’Écomusée du fier monde et l’Association a réduit au minimum ses frais de fonctionnement tout en obtenant un maximum d’avantages pour ses membres par diverses ententes de partenariat.

Dans son rapport annuel, la présidente Marie-Josée Deschênes rappelle cependant que durant l’année écoulée : « Le conseil d’administration s’est consacré majoritairement à modifier et à améliorer ses moyens de diffusion et de promotion du patrimoine industriel. » Saluons la résilience de l’AQPI qui, créée en 1988, est la seule organisation à promouvoir l’étude, la connaissance, la conservation et la mise en valeur du patrimoine industriel du Québec. Elle intervient auprès du grand public, des entreprises et des syndicats, des décideurs ainsi que des intervenants et des associations internationales en patrimoine industriel.

Généreux partage de connaissances! 

Grâce à un modeste financement par projet du ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCC), l’AQPI a toutefois pu poursuivre depuis trois ans les projets « Mieux connaître le patrimoine industriel » et « Faire connaître les personnages, entreprises et événements marquants du patrimoine industriel du Québec ». Ces inventaires sont essentiels pour documenter et contextualiser l’évolution des sciences et de la technologie dans le domaine industriel au Québec. Qu’il s’agisse du patrimoine hydroélectrique ou maritime, de télécommunications, de ressources naturelles ou d’alimentation, ces projets ont permis de répertorier une cinquantaine de sites industriels majeurs. On a pu faire le lien avec l’histoire économique et industrielle du Québec, tout en révélant des pans inédits de l’évolution des régions sous l’influence d’industries et de personnages marquants. L’information recueillie est disponible sur le site du MCC.

Réputée pour la qualité de ses publications et de ses congrès, l’AQPI devra maintenant renoncer à l’impression de son bulletin et privilégier la diffusion électronique. Le site de l’AQPI est d’ailleurs devenu incontournable pour connaître les enjeux majeurs relatifs à la sensibilisation et à la sauvegarde du patrimoine industriel québécois, souvent inspirés de bonnes pratiques mises en place partout dans le monde. On peut commander les publications et les bulletins sur le site de l’AQPI pour découvrir une facette méconnue de l’ingéniosité des innovateurs qui ont fait prospérer le pays. Le numéro de l’automne 2015 traite par exemple des débuts de l’aviation au Québec ainsi que du transport routier et des ponts; on y découvre des prouesses technologiques qui n’ont rien à envier aux recherches universitaires! 

Les congrès et les activités de l’AQPI sont ouverts à tous et touchent plusieurs enjeux sociaux. L’AQPI comprend des muséologues, des historiens, des architectes et même des communicateurs scientifiques comme nous! Soyons solidaires de cette association, faisons la connaître et abonnons-nous à son site Facebook! 

Le pont Jean-De La Lande à Salaberry-de-Valleyfield a été démonté et reconstruit en 2011 dans la portion est du canal. Ses caractéristiques techniques sont remarquables, mais il est maintenant surtout apprécié comme attrait touristique à cause de son éclairage nocturne spectaculaire. Photo de Jacques Ammann.

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Thérèse Drapeau est communicatrice scientifique et muséologue. Elle s’intéresse à tout, particulièrement à l’environnement, au développement durable et à l’histoire. Elle est également chargée de cours à l’UQAM.

Hyperliens pour plus d’information:

Site internet de l'AQPI
Inventaire du patrimoine industriel 
et acteurs du milieu

 

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