Mois de l’archéologie — À vos pelles!


Mois de l’archéologie — À vos pelles!

Le jeudi 17 septembre 2015

Par Amélie Gamache

L’archéologie a beau s’atteler à mettre l’Histoire au grand jour, elle demeure une science de l’ombre rarement médiatisée. Mais depuis 11 ans, au mois d’août, des passionnés donnent rendez-vous au grand public pour étaler l’archéologie à la lumière.

C’est le Mois de l’archéologie. Cet été, 57 lieux historiques ont participé à l’évènement, offrant plus de 70 activités dans 12 régions de la province : une occasion d’en apprendre davantage sur notre histoire et d’échanger avec les spécialistes du domaine.

Le Mois de l’archéologie est une initiative d’Archéo-Québec, un regroupement d’organismes, d’institutions et d’individus membres, associés à l’archéologie, dont le but est de sensibiliser les publics à l’importance du patrimoine archéologique du Québec. « Le réseau a été fondé en 1999, nous explique sa coordonnatrice, Teresa Gabos, et voulait trouver des moyens originaux de porter  l’archéologie jusque dans la vie des gens. En 2005, ils ont créé cette rencontre annuelle ». Fer de lance de l’organisation, l’évènement permet aux visiteurs de pénétrer dans les coulisses du monde de l’archéologie québécoise et d’entrer en contact avec les acteurs du milieu qui partage les fruits de leurs plus récentes découvertes.

La programmation de cet été proposait une kyrielle d’activités, dont 16 fouilles réelles ou simulées, 2 visites de réserve archéologique et 6 entretiens avec des archéologues. Une trentaine de visites ou ateliers étaient également offerts : rendez-vous au Musée d’archéologie de Roussillon, en Montérégie, pour apprendre à tailler des outils en pierre, ou au Manoir Boucher, en Mauricie, pour tisser votre poupée de cosse de maïs ou en feuille de quenouilles, comme le faisaient les Amérindiens. Pour ceux qui se sentaient l’âme aventurière, 10 excursions et randonnées différentes leurs permettaient de partir sur les traces de Champlain de long de la rivière des Outaouais.

À Montréal, les visiteurs étaient, entre autres, invités à revivre l’époque des explorations et de la traite des fourrures à bord d’un canot rabaska à Lachine, à visiter la Réserve des collections archéologiques de la ville ou à choisir entre les différentes options offertes à Pointe-à-Callières, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal. 

La moitié des activités sont gratuites. « Ce sont les lieux qui organisent eux-mêmes leurs activités, et l’offre augmente chaque année. Tout comme le nombre de visiteurs : depuis 2013, c’est plus de 50 000 personnes qui participent au Mois de l’archéologie », annonce fièrement Teresa Gabos. L’intérêt du public croît et la notoriété de l’évènement dépasse maintenant les frontières du Québec. 

Un beau succès pour Archéo-Québec qui continue d’œuvrer à la diffusion de l’archéologie une fois le mois d’août terminé. Le regroupement présentera les ArchéoTours, une expérience touristique archéologique destinée à inciter les adeptes du tourisme culturel à découvrir l’archéologie. Ces « expériences touristiques » seront bientôt offertes sous plusieurs formes, l’organisme étant convaincu qu’une archéologie accessible et démythifiée peut exercer un attrait touristique important. Les ArchéoBalades permettent de découvrir à son rythme des vestiges archéologiques et des lieux d’interprétation à pied, en auto ou à vélo, à l’aide de trousses, de cartes et de fiches explicatives offertes sur le site Web du réseau. De tels circuits sont déjà disponibles pour le lieu historique national du Canada de la Bataille-de-la-Châteauguay et le lieu historique national de Coteau-du-Lac. D’autres volets sont en développement : ArchéoNature, qui permettra de partir à l’aventure en canot découvrir les restes de campements autochtones, ou ArchéoGuide, un service de guide-archéologue accompagnateur sur mesure. « Nous offrons aussi des services dans les écoles avec ArchéoScolaire, ajoute Teresa Gabos, où un archéologue se rend sur place avec une trousse et initie les élèves à un aspect de la vie de nos ancêtres ». Des activités qui sauront sans doute plaire aux petits et aux grands curieux qui pourront continuer d’en apprendre davantage sur l’archéologie en attendant le prochain mois d’août! 

En plus de terminer un certificat en journalisme à l’Université de Montréal, Amélie Gamache a aussi suivi des formations en physique et en science politique, deux domaines d’intérêt qu’elle conjugue avec passion.

 

 

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