Michel Rochon, le journaliste artiste


Michel Rochon, le journaliste artiste

Le jeudi 16 avril 2015

Par Ophélie Delaunay

Le monde de la communication scientifique québécoise connaît surtout Michel Rochon par ses reportages à Découverte et ses chroniques médicales au Téléjournal. Il est également très actif au sein de l’Association des communicateurs scientifiques du Québec, dont il a été le président. Mais qui sait vraiment ce qui se cache derrière le parcours de ce talentueux journaliste? 

Qu’est-ce qui a fait que Michel est devenu journaliste scientifique? Il y a sa curiosité et son amour de la science, mais il y a aussi son père, moteur principal de sa vocation. Ingénieur civil et maritime, ce dernier était un grand intellectuel qui aimait les voyages et les sciences, et qui a transmis son ouverture d’esprit à son fils. Michel a également eu quelques mentors, comme un professeur de chimie au Collège Notre-Dame et un professeur de pathologie à l’Université McGill qui arrivait en cours le sarrau maculé de sang, « un sacré personnage qui parlait de tous les mystères de la vie excepté de l’objet du cours ».

Au cours d’un stage, Michel s’est rendu compte que le monde du laboratoire n’était pas fait pour lui. Même s’il avait été accepté en médecine dentaire et en neurophysiologie, sa passion pour les arts visuels et la musique a pris le dessus et il s’est inscrit aux Beaux-Arts, à l’Université Concordia. Comme il était difficile de trouver un emploi dans le cinéma au début des années 1980 et qu’il avait animé des émissions de radio et de télévision communautaires pendant ses études, il a trouvé un travail de journaliste. C’est là qu’il a eu la piqûre! Michel a fait ses débuts à TVA, avec des petits reportages variés. Puis il a enchaîné à Radio-Canada à Ottawa, où il a proposé de faire des chroniques de science. Après des suppressions de postes dans les années 1990, il est retourné à Montréal. Il y a travaillé comme consultant en communication et en environnement, jusqu’à ce qu’un beau jour il rencontre Pierre Maisonneuve, avec qui il avait collaboré à Science-Réalité. On lui proposait un contrat de quelques mois à Découverte. Même si la directrice de l’époque lui avait dit qu’il n’y avait pas d’avenir pour les jeunes à Radio-Canada, l’aventure dure maintenant depuis plus de 20 ans. D’après Michel, « c’est la preuve qu’il faut avoir confiance en soi et qu’il faut foncer! ».

Je lui ai demandé lequel parmi ses centaines de reportages l’avait le plus marqué. Il y en a beaucoup, mais Dawson code orange, une reconstitution de tout le processus d’urgence mis en place lors de la fusillade au Collège Dawson, l’a particulièrement touché.

Quels sont ses projets pour la suite? Il donne des formations et s’est découvert, lors du Sommet mondial sur les démences, un talent de modérateur qu’il aimerait développer. Alors que sa passion pour la communication scientifique a été le principal moteur de sa vie, il semble que ce soient maintenant les arts qui prennent le dessus. Le journaliste scientifique laisse la créativité de l’écrivain et du pianiste s’exprimer dans un roman qu’il est en train d’écrire, des enregistrements d’improvisations au piano, un film musical, un concert thématique sur l’eau… que sais-je encore!

Si Michel avait un conseil à donner aux jeunes communicateurs scientifiques, c’est qu’il ne faut pas se décourager quant à la situation actuelle dans le domaine. « Les médias sont en pleine mutation. Un équilibre va être atteint. » Pour lui, l’important est de croire en ce qu’on veut, de créer ses propres projets. Michel trouve qu’au Québec on n’a pas assez de modèles dans le domaine de la communication scientifique et des sciences pour inspirer les jeunes. Ne trouvez-vous pas qu’il est un véritable modèle… discret, mais on ne peut plus inspirant?

 

Ophélie Delaunay a toujours aimé jouer avec les images et les mots, d’autant plus lorsqu’ils lui permettent de transmettre sa passion pour les sciences et la nature. Diplômée en sciences de l’environnement et en communication scientifique, elle s’est d’abord consacrée à la conception d’ouvrages de référence et de pages Web pour les jeunes et le grand public. Elle travaille maintenant à la création de jeux vidéo et d’outils numériques éducatifs au studio CREO.

 

 

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