Questions et réponses avec Lyne Lévesque, directrice générale, Boîte à science


Questions et réponses avec Lyne Lévesque, directrice générale, Boîte à science

Le jeudi 16 avril 2015

Le prochain congrès de l’ACS qui aura lieu le 6 juin 2015 aura pour thème La culture scientifique au Québec : crise et transformation. Mais comment se manifeste cette crise au sein des organismes de culture scientifique? Les restrictions budgétaires annoncées dans les médias ne nous en donnent qu’un vague aperçu. Et comme une crise est souvent l’élément déclencheur d’une transformation, les organismes touchés par les pertes de financement sont déjà en mode réflexion pour poursuivre leur mission.

Pour illustrer la situation et stimuler la réflexion en vue du congrès, l’ACS réalise des entrevues auprès d’organismes de culture scientifique œuvrant partout au Québec. Voici la deuxième série d’entrevues.

Questions et réponses avec Lyne Lévesque, directrice générale, Boîte à science, organisme à but non lucratif membre du réseau CDLS-CLS et basé à Québec

En quelle année la Boîte à science a-t-elle été fondée?

Nous existons depuis 31 ans et nous avons adopté le nom de Boîte à science en 2002. Nous sommes un conseil de loisir scientifique (CLS) qui fait partie du Réseau du Conseil de développement du loisir scientifique (CDLS-CLS), réseau qui organise, entre autres, les Expos-sciences, les Camps Débrouillards et une panoplie d’animations itinérantes interactives pour le réseau scolaire. La Boîte à science offre ses activités dans la région de la Capitale nationale et la région Chaudière-Appalaches

Avez-vous subi des coupes dans votre budget au cours de ces deux dernières années?

Nous avons eu une baisse de 10 % de la subvention de fonctionnement du programme Novascience en 2013. Sur un montant total de 134 000 $, ça paraît peu, mais considérant l’augmentation annuelle des dépenses (salaires, coût du loyer, timbres pour les envois publicitaires, etc.), cela a une influence majeure sur l’organisme. Sans compter que ce financement était fixe pour les deux prochaines années.

Par ailleurs, de 2011 jusqu’à 2014, nos revenus autonomes ont chuté de 230 000 $ à 150 000 $. C’est un peu l’effet domino des coupes chez nos différents clients (musées, comités sectoriels de main-d’œuvre, universités, Expo Québec, etc.).

Et les affaires sont aussi au ralenti dans le secteur privé. Nos revenus totaux en commandites ont chuté de 56 000 $ en 2011 à 30 000 $ en 2014. Cette année, le montant moyen des dons par compagnie a chuté de près de la moitié. Nous avons heureusement pu compenser ces pertes par de nouveaux commanditaires pour nous maintenir au niveau de 2014.

Toutes ces coupes nous ont forcés à rationaliser les dépenses au maximum en diminuant la taille du loyer et en coupant trois employés (deux éducateurs scientifiques et un responsable des communications). De 2012 à 2014, nos dépenses sont passées d’environ 690 000 $ à 540 000 $. Nous ne pouvons faire plus. Nous sommes persuadés de pouvoir trouver des solutions, mais, à chaque début d’année financière, nous avons toujours un manque à gagner de 100 000 $. Nous devons mettre beaucoup d’énergie pour trouver de nouveaux clients et nous assurer d’obtenir de nouveaux contrats pour combler les 100 000 $ qui ne sont pas au rendez-vous.

Est-ce que certains de vos projets sont en péril pour les années à venir?

La Caravane Défi Chimie, un projet de speed-science pour le 2e secondaire, créé en partenariat avec le Département de chimie de l’Université Laval, a dû être mise de côté, faute de financement, et ce, malgré une demande des écoles.

Nous voulions mieux couvrir les écoles des régions de Charlevoix et de la Beauce, mais, en raison des frais de transport supplémentaires, c’est extrêmement difficile de couvrir tout le territoire.

La Science dont vous serez le héros, un spectacle de science d’envergure unique au Québec visant à promouvoir les carrières scientifiques et les programmes de trois cégeps situés sur la Rive-Sud de Québec, est quant à lui remis en question, notamment à cause des coupes dans les commissions scolaires. Pourtant, le projet répond à des besoins criants en main-d’œuvre hautement spécialisée dans la région de Chaudières-Appalaches, en plus de s’inscrire dans une démarche d’apprentissage complète et originale, étoffée par et pour des enseignants.

Songez-vous à fermer au cours de la ou des prochaines années?

Lors du vendredi noir en culture scientifique, c’était la recommandation du conseil d’administration (CA), si la subvention de fonctionnement du programme Novascience disparaissait complètement. La situation est toujours précaire aujourd’hui, mais nous n’envisageons pas la fermeture pour le moment.

Quelles solutions envisagez-vous mettre en place pour faire face aux restrictions budgétaires actuelles?

Notre CA a été très actif pour trouver des solutions en cette période de crise. Nous avons créé le Cercle des gouverneurs qui réunit 30 agents multiplicateurs pour promouvoir nos activités. Ces nouveaux gouverneurs ont accepté de verser 1 000 $ par année durant trois ans. Ce sont pour la plupart des représentants du domaine de la technologie et de la science qui ont des besoins criants en main-d’œuvre et qui acceptent de nous aider à combler leurs besoins.

Nous mettrons donc beaucoup d’efforts dans ce créneau de promotion des carrières scientifiques, notamment avec des projets comme la Science dont vous serez le héros.

Notre planification stratégique inclut également les technologies de l’information. De plus en plus, nous réfléchissons à des activités à offrir sur le Web oupar l’entremise des applications pour tablettes ou téléphones intelligents. On fait appel à toute notre créativité pour continuer à remplir notre mission!

 

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