Serge Lepage: marin ingénieux, humaniste curieux, auteur et conférencier


Serge Lepage: marin ingénieux, humaniste curieux, auteur et conférencier

Le jeudi 15 janvier 2015

Par Julie Martineau

Il est coordonnateur du jury du concours de la bourse Fernand-Seguin depuis une dizaine d’années. Certains d’entre vous le connaissent pour avoir lu son roman d’aventures à caractère historique Le Livre du Pouvoir publié en 2012. D’autres pour avoir apprécié son plus récent ouvrage Découvrir les océans, préfacé par Mylène Paquette et publié aux Éditions MultiMondes, qu’on pourrait renommer Je deviens océanographe, clin d’œil au livre de Pierre Chastenay Je deviens astronome. Vous connaissez sans doute moins Serge Lepage pour son livre Les Fusées qu’il a écrit à l’âge de 13-14 ans avec sa dactylo Underwood, magnifiquement illustré de sa main et jamais publié.

 J’ai eu le grand plaisir de renouer récemment avec ce passionné de la mer dans sa jolie maison de Pointe-Calumet, décorée des belles toiles de sa conjointe Lise, à deux pas de la marina et de son Tanzer 22 sur lequel il aime se réfugier à la belle saison. « C’est Cousteau qui a confirmé mon amour pour la mer. C’est là qu’on voit l’importance de la vulgarisation scientifique pour inspirer les passions », a-t-il commenté. J’ai assez bien connu l’ingénieur, l’océanographe, le scientifique touche-à-tout, le marin humaniste et le spécialiste de l’environnement au sein du conseil d’administration de l’Association des communicateurs scientifiques du Québec où nous collaborions au début des années 2000. Je connaissais moins l’auteur et le conférencier qu’il est devenu depuis qu’il a pris sa retraite de la fonction publique fédérale l’année dernière.

 Tout comme la mer, l’écriture l’a toujours animé. Son livre sur les fusées en a été le départ. En 1984, alors qu’il étudiait à la maîtrise en océanographie à l’Université McGill, il a été conseiller scientifique de l’exposition sur le Saint-Laurent au pavillon H2O à Québec. « On a conçu l’exposition à partir de zéro. On a raconté la diversité du fleuve, de Montréal jusqu’au golfe; c’était formidable. » De retour en Gaspésie en 1990 — d’où vient sa famille paternelle et où il a pratiqué son premier métier de technicien en radiologie —, il a proposé une chronique au journal Le Pharillon intitulée Histoires d’eau, histoires salées. Avec une scolarité de doctorat en océanographie en poche, il travaillait comme consultant. Devenu président de la Chambre de commerce de Gaspé, il a eu l’idée de son premier roman de fiction. Et si le gouvernement voulait fermer la Gaspésie parce que ça coûte trop cher?, roman aujourd’hui transformé en scénario de film et pour lequel il est à la recherche d’un réalisateur (avis aux intéressés!).

 De retour sur la Rive-Sud de Montréal en 1995, il travaille à Environnement Canada, d’abord au Centre Saint-Laurent, puis à la Biosphère. « Je passais beaucoup de temps à lire dans l’autobus. C’est L’histoire du livre qui m’a donné l’idée pour mon roman le Livre du Pouvoir. Et si j’écrivais un livre sur l’histoire de l’humanité qui parle de pouvoir et qui voyage pendant 3 000 ans du Moyen-Orient à l’Europe? » Un travail d’écriture qui lui a demandé deux ans. « La curiosité serait ma plus grande qualité », a-t-il commenté pour expliquer sa persévérance.

 Serge travaille aujourd’hui à la rédaction d’un essai sur la folie de l’humanité. « Je n’en reviens pas de ce que je lis dans l’actualité : l’État islamique, les drones qui tuent des enfants, l’environnement qu’on détruit, les politiques de nos gouvernements. Ça me choque beaucoup. Comment en sommes-nous rendus là? Les barbares sont toujours à nos portes! » Créateur et rebelle comme Albert Einstein — un autre personnage qui l’a grandement inspiré —, à 62 ans, Serge a toujours envie de communiquer, mais aussi de sensibiliser et de laisser un certain héritage…

Julie Martineau

Gestionnaire en communications, affaires publiques et développement des affaires, Julie Martineau a travaillé en milieu universitaire pendant plus de 20 ans avant d’intégrer l’équipe du CQDM en décembre 2013 à titre de directrice principale, Communications et développement des affaires. Elle a aussi été impliquée pendant quatre ans au sein du conseil d’administration de l’Association des communicateurs scientifiques du Québec, dont deux ans à titre de présidente.

 

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