Les ennemis de la science


Les ennemis de la science

Le mercredi 26 novembre 2014

Dans Le Devoir,ce 26 novembre 2014, l'ACS dénonce fermement la campagne de désinformation scientifique de

Ne tombons pas dans le panneau ... climatosceptique!

Cette pancarte sur l’autoroute 40 défigure le paysage montréalais en affichant que « Le soleil est le principal facteur du changement climatique ». Cette imposture scientifique mine une éducation et une sensibilisation scientifique que nous bâtissons depuis plusieurs décennies. Elle est d’autant plus vicieuse que ses auteurs, Friends of science, un organisme climatosceptique albertain, usurpent la crédibilité de la science pour désinformer la population.

Cette attaque envers l’intelligence et la culture scientifique québécoise survient alors que les grandes institutions de culture scientifique sont moins armées que jamais pour défendre les Québécois. Nous avons tous entendu le discours vibrant de Charles Tisseyre dénonçant les coupes successives à Radio-Canada, et la réduction des moyens de l’émission québécoise phare de communication scientifique, Découverte. Les difficultés de l’émission ne sont que la pointe visible de la crise actuelle qui sape la culture scientifique.

Cette culture est assurée par une variété d’organismes à but non lucratif et quelques petites entreprises, la plupart dépendant des subventions gouvernementales. En ce moment même, un grand nombre d’entre eux luttent pour leur survie, tentant de s’adapter à une énième vague de coupes. Leur agonie se fait en silence, car peu osent s’exprimer publiquement espérant conserver le peu de subventions qu’il leur reste. En octobre, les organismes de culture scientifique manifestaient « leur profonde inquiétude face aux coupures budgétaires répétées » par une lettre au ministère qui les finance depuis le changement de gouvernement, celui de l’Économie, de l’innovation et des exportations du Québec.  

À cela s’ajoute un climat fédéral hostile à la diffusion de l’information scientifique. Pour informer le public, les communicateurs et journalistes scientifiques ont difficilement accès aux chercheurs fédéraux; les bibliothèques fédérales sont dilapidées; les activités d’éducation scientifique des parcs fédéraux sont réduites.

Dans cette noirceur qui s’installe, toute graine de doute peut prendre racine. Nous le craignions depuis plusieurs années, mais le voilà, l'obscurantisme, incarné dans ce panneau, sur notre autoroute, chez nous, au Québec. 

Les Québécois doivent exprimer leur ras-le-bol haut et fort : la désinformation n'est pas la bienvenue, et pour cela nous n’aurons aucune tolérance.

Binh An VU VAN, présidente de l’Association des communicateurs scientifiques et journaliste scientifique

Voir la lettre de l'ACS publiée dans Le Devoir >>  

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