La démarche scientifique, un jeu d’enfant!
Le mercredi 2 juillet 2014
Le programme de formation Sciences, on joue! propose d’outiller les enseignants et éducateurs de la petite enfance et du préscolaire pour éveiller aux sciences les enfants de trois à cinq ans.
Par Amélie Gamache
Cette formule clé en main de deux jours et demi, est une initiative du comité L’île du savoir de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ). Il a été créé en partenariat avec le Regroupement des centres de la petite enfance de l’île de Montréal (RCPEÎM).
« Nous nous sommes associés avec le RCPEÎM, car il y avait un réel besoin dans le milieu, explique Marie-Pierre Carbonneau, chargée de projet à la CRÉ. Nous avons mis sur pied un groupe de travail très varié, composé de chercheurs, de spécialistes en petite enfance, de conseillers pédagogiques, d’enseignants et de scientifiques. »
Sciences, on joue! est une adaptation d’Éclairs de sciences, qui offre depuis 2003 un service similaire aux enseignants du primaire. Le service avait alors été lancé suite aux demandes des enseignants qui ne se disaient pas suffisamment outillés pour enseigner la science suite à la réforme de 2001.
Une approche active
La base de Sciences, on joue!, c’est la démarche de la découverte active. « Par cette démarche, l’enfant est au cœur de l’action, il est actif, ajoute Mme Carbonneau. Quand on est actif, on retient mieux. » L’approche est inspirée de La main à la pâte, un programme français socioconstructiviste qui privilégie la discussion aux exposés magistraux unidirectionnels. Celui-ci a été lui-même inspiré du programme d’enseignement des sciences Hands on, implanté avec succès pour lutter contre le décrochage dans les quartiers défavorisés de Chicago.
« L’idée, c’est que les participants à la formation intègrent cette démarche, basée sur la méthode scientifique. Ce ne sont pas des recettes toutes faites, on veut qu’ils se l’approprient et qu’ils la comprennent pour la faire ensuite comprendre aux enfants », précise-t-elle. Ils pourront ainsi amener l’enfant à développer les facultés essentielles à l’éveil d’un esprit scientifique. Ils seront également bien outillés pour l’accompagner lorsqu’ils l’inviteront, non seulement à faire des expériences, mais aussi à émettre des hypothèses à partir d’une question de base et à réfléchir aux façons possibles de les tester.
« Pendant les deux jours de formation, on leur fait vivre la démarche. Ils doivent ensuite l’expérimenter et proposer des idées de questions à soumettre aux enfants et d’approches pour les accompagner dans leur raisonnement, ajoute la chargée de projet. Il est important qu’ils soient à l’aise dans la démarche, parce qu’il n’y a pas une façon unique de l’appliquer: chaque cas est différent et il faut s’adapter aux hypothèses que les enfants proposent. » En plus des documents de formation, les participants ont accès à un support téléphonique ou par courriel, pendant et après l’activité de formation. Ils reçoivent également une attestation de perfectionnement.
Le programme en est à sa 6e année d’existence. « Disons que c’est plus stable depuis les trois dernières années, les trois premières étaient plus “expérimentales”, conclut en riant Marie-Pierre Carbonneau. Nous avons revu et adapté le programme au début, mais nous n’avons plus fait de modifications depuis deux ans. La réponse des CPE et des enseignants est excellente, le programme est très bien reçu et répond à un besoin criant ».
La formation Sciences, on joue! est prise en charge par le RCPEÎM et s’adresse à tous les centres de la petite enfance de la région de Montréal. Au niveau préscolaire, le service est offert par L’île du savoir dans les écoles des cinq commissions scolaires de l’île de Montréal.
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Étudiante en journalisme à l’Université de Montréal, Amélie Gamache combine une passion pour la science politique et les sciences naturelles, deux domaines dans lesquels elle a également étudié.
