Hey le jeune, pousse, mais pousse égal


Hey le jeune, pousse, mais pousse égal

Le mercredi 2 juillet 2014

La finale nationale du concours intercollégial Science on tourne! 2014 s’est déroulée au Cégep Vanier le 5 mai à Montréal. Le défi de cette année, Pousse, mais pousse égal, a mis à rude épreuve les 99 participants!

Par Aurélie Munger et Jean-Daniel Doucet

Des trappes à souris, du Duck® Tape gris, un sac Ziploc® rempli de sable et beaucoup d’imagination. Voilà tout ce dont disposaient les finalistes de 39 cégeps pour mettre au point une catapulte. L’objectif? Projeter le sac de sable le plus loin possible, tout en freinant le mouvement de recul de l’engin.

Plus facile à dire qu’à faire! Parlez-en à Mike Boutin, étudiant en technique en microélectronique au Cégep Gérald-Godin et gagnant du Prix de la communication, qui s’est collé au problème. « J’ai littéralement vidé les stocks de trappes à rats chez Rona pour concevoir nos prototypes!, s’emballe le jeune étudiant. Mon coéquipier, Ka Hei Chu, s’est occupé de l’aspect théorique avec le logiciel SolidWork [un logiciel de conception 3D professionnel]. Sans compter toutes les heures à peaufiner la peinture de notre engin. J’ai vraiment apprécié tous les aspects de ma participation au concours, de la conception à la démonstration devant le public », ajoute-t-il du même souffle.

Science on tourne

Même son de cloche du côté d’Hélène Papillon Laroche, étudiante de première année en science de la nature au Cégep de St-Félicien et gagnante du Prix coup de cœur du jury : « On a fait plein d’essais pour savoir comment placer nos mains en chargeant la catapulte. Pour le système de frein, on a pensé à un système simple avec des vis et des roues de patins alignées. C’est l’étape de la conception que j’ai le plus appréciée », précise-t-elle, visiblement satisfaite.

Pour l’aider à garder le moral, Hélène a aussi pu profiter, comme la plupart de ses collègues, de l’aide d’amis, de parents, de techniciens et d’enseignants. Pour Ludivine Ollive, coordonnatrice de Science on tourne! au Centre de démonstration en sciences physiques à Québec, « le rôle des professeurs du cégep est très important pour encadrer les étudiants, leur fournir du matériel, de l’expertise et de l’équipement. Parfois, ceux-ci intègrent même le concours à leur cursus ou à leur plan de cours. »

L’art de la science

Au-delà du défi technique, il y a le défi de vulgariser le concept derrière leur catapulte à sable. Pour certains futurs membres de l’ACS, c’est l’occasion de montrer leur côté artistique, particulièrement dans la présentation du défi.

« Je joue et j’écris des pièces de théâtre, alors j’avais de la pression pour la présentation », lâche Mike Boutin, un peu soulagé. À travers un dialogue poétique, une catapulte à l’effigie du Sphynx et quelques clins d’œil à Star Wars, Mike a pu laisser fleurir sa créativité, une qualité essentielle en science et en communication.

De son côté, Hélène Papillon Laroche a été « investie » de sa mission par nul autre que Sourice 1er, seigneur du royaume des souris, une terre lointaine menacée par des chats! Et quoi de plus astucieux pour un rongeur que de retourner l’arme d’un de ses bourreaux, la trappe à souris, contre un autre de ses ennemis!

Science on tourne

Malgré leurs efforts et leur enthousiasme, Mike et Hélène ont vu le Prix du défi 2014 – premier prix du concours – leur échapper pour être remis à Marc-André Cusson, Carl Boucher et Vincent St-Pierre du Cégep de Drummondville. Tous les trois remportent une bourse de 1 000 $ offerte par le ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations. Pourtant, Mike et Hélène sont loin d’être déçus. De l’avis de Madame Ollive, coordonnatrice du projet, si tous les participants n’ont pu recevoir un prix, une variable reste constante pour chacun d’eux : ils veulent déjà participer au défi de l’an prochain!

Cinq cent soixante-trois étudiants ont participé aux finales régionales de l’édition 2014 du concours Science, on tourne! dont 415 garçons et 148 filles. C’est une augmentation de 3 % de la participation féminine au cours des 3 dernières années. Un peu d’espoir considérant la sous-représentation chronique des filles en génie.

 

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Aurélie Munger est coordonnatrice adjointe de l’observatoire Transgène et de celui sur les nanotechnologies dans le bioalimentaire. Conjuguant la biochimie, la phytologie, l’environnement et la communication, elle vulgarise mensuellement les dernières découvertes dans le domaine agroalimentaire.

Jean-Daniel Doucet est depuis 3 ans l’« homme-orchestre » d’Attraction chimique, une série d’animations scientifiques wow de l’Université Laval. Biochimiste et immunologiste de formation, il est également communicateur scientifique « multichapeaux » (journaliste-pigiste, rédacteur/concepteur pour Zapiens, chroniqueur-radio à CKRL).

 

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