Jeunes curieux au labo


Jeunes curieux au labo

Le vendredi 25 avril 2014

Les camps scientifiques du Musée Armand-Frappier à Laval accueillent des jeunes curieux de 6 à 13 ans depuis maintenant 20 ans.

Par Anabel Cossette Civitella

Il y a vingt ans, à l’automne 1994, la présidente d’alors du Musée Armand-Frappier avait eu l’idée de créer un camp de jour scientifique destiné à éveiller l’intérêt potentiel des jeunes scientifiques. Cette dame, nulle autre que la fille d’Armand Frappier, imaginait ce camp « en pensant à ses petits enfants ». Le camp n’a cessé de grandir depuis.

Il suscite tellement d’enthousiasme qu’on observe chaque année une augmentation de 10 à 20 % de jeunes curieux, souligne la présidente actuelle, Guylaine Archambault. Une augmentation telle qu’il faudrait penser à ouvrir de nouveaux camps. « Il y a des enfants qui aimeraient revenir, mais ils ne savent plus dans quel camp s’inscrire puisqu’ils ont déjà tout fait deux fois! » rigole-t-elle. Qui sont ces jeunes gens qui préfèrent passer une partie de leur été à apprendre sur les sciences plutôt qu’à jouer dehors?

« Ce sont de jeunes curieux avant tout, mentionne Mme Archambault. Il y a autant de garçons que de filles, qui viennent autant des écoles privées que des écoles publiques. Il faut dire aussi qu’ils ont des parents qui veulent leur faire découvrir de nouveaux horizons. »

Tout de même, pas facile de faire sortir les sciences du cadre scolaire. « On s’est adapté au fil du temps. Il y a eu beaucoup d’essais-erreurs », admet Mme Archambault. Au départ, la présidente fondatrice voulait que le camp ait une approche historique de la science, que les jeunes lisent la biographie de scientifiques, par exemple. « Ça, c’est comme l’école. On n’en veut pas! »

Pour sortir du cadre scolaire sans toutefois perdre le côté pédagogique, les ateliers doivent être bien ancrés dans la science du quotidien, rappelle Mme Archambault. Les animateurs s’assurent de relier les activités avec la « vraie vie ». Avec les plus jeunes, notamment, on parle de la levure et de son rôle dans la préparation du pain. Les programmes savent aussi s’adapter à l’actualité. Cet été, le virus Ebola et la médecine personnalisée seront certainement expliqués aux jeunes.

Les animateurs doivent aussi rappeler à l’ordre les zélés qui auraient voulu rapporter des exercices théoriques à la maison. « On a fait le choix que c’est l’été, donc pas de devoir! », rappelle Mme Archambault.

De 9h à 16h, les jeunes sont exposés à la démarche scientifique. « Ça se passe toujours au laboratoire », précise-t-elle. Par le biais d’énigmes, les animateurs font la mise en situation et soumettent des hypothèses. Au cours des expérimentations, on valide ou invalide l’hypothèse, puis on fait un retour sur l’expérience.

Pour adapter les activités aux différents groupes d’âge, il a aussi fallu faire preuve d’imagination. Aborder des concepts très abstraits avec les 5 à 8 ans n’est pas de tout repos. C’est pourquoi aujourd’hui, les camps pour les plus jeunes abordent plutôt le monde des plantes, des aliments, du corps humain, etc. « Il faut partir du monde qu’ils connaissent », précise Mme Archambault.

Rien de tout ça ne serait possible sans les animateurs. Ceux qui encadrent les jeunes du camp sont en fait des étudiants en sciences ayant complété une première année dans un domaine relié à l’une des thématiques proposées par le camp. Après trois semaines de formation, ils sont généralement outillés pour transmettre des connaissances aux jeunes. Les animateurs sont invités à proposer des suggestions pour améliorer les programmes.

Si aucune expérience ne peut être répliquée à l’extérieur des laboratoires, les jeunes ramènent toujours beaucoup de contenu à la maison. « Les parents nous disent que sur le chemin du retour, les jeunes en parlent beaucoup! », s’exclame Guylaine Archambault.

Lien vers le site internet des camps de jour du Musée Armand-Frappier

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Anabel Cossette Civitella est journaliste depuis 2012. Elle a été récipiendaire de la bourse Fernand-Seguin et de la bourse AJIQ-Le Devoir en 2013. Elle complète actuellement des stages aux magazines Les Débrouillards et Québec science. 

 

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