Vulgariser la science, un métier dangereux?


Le mardi 5 mars 2019

Vulgariser la science, un métier dangereux?
Une lettre ouverte signée par les membres du conseil d’administration de l’ACS


L’Association des communicateurs scientifiques du Québec (ACS) dénonce le harcèlement, l’intimidation et les menaces dont le vulgarisateur scientifique Olivier Bernard, mieux connu sous le pseudonyme du Pharmachien, a fait l’objet récemment.

À voir les commentaires désobligeants et menaçants qu’Olivier Bernard a reçus à la suite de la publication, sur son site web, d’un article faisant état des connaissances scientifiques actuelles au sujet de l’utilisation de la vitamine C injectable pour les patients souffrant d’un cancer, l’ACS s'inquiète de la perception du grand public par rapport à la profession de communicateur scientifique ainsi que de son avenir.

Il n’est pas normal qu’un tel traitement soit réservé à un communicateur scientifique (et professionnel de la santé, dans le cas d’Olivier Bernard), dont les rôles principaux sont d’informer le public en mettant en contexte les résultats ou faits scientifiques et d’aider les citoyens à développer leur esprit critique et à acquérir plus d’objectivité sur les connaissances scientifiques. 

Avec près de 300 membres, l’ACS est le plus important regroupement de professionnels de la communication scientifique au Québec. Ses membres exercent dans le milieu journalistique et muséal ainsi que dans le réseau des universités québécoises, dans les médias, les écoles et les lieux de diffusion scientifique.

Au quotidien, et par des moyens qui leur sont propres (médias traditionnels et médias sociaux, événements publics, vidéos, expositions, livres et revues, etc.), ils partagent les avancées de la science, ils soulignent les limites de celle-ci et décortiquent les publications savantes. 

Les vulgarisateurs scientifiques ont à l’esprit ceux et celles qui vont bénéficier de la science, c’est-à-dire nous, vous, eux, la société. Ils rapportent la science, l’expliquent, l’analysent, ils n’en tirent pas de bénéfices.

Les communicateurs scientifiques prônent le recours à la science pour prendre des décisions éclairées, qu’il s’agisse de questions personnelles ou collectives pour la société. Que l’un d’entre eux subisse des menaces personnelles pour faire ce travail d’éclaireur est absolument inconcevable et inacceptable. 

Depuis plus de 40 ans, l’ACS défend et continuera à défendre le droit du public à une information scientifique de qualité au Québec.

À quelques semaines de son congrès annuel, ayant pour thématique cette année la pratique de la vulgarisation scientifique au Québec, l’ACS, pour la première fois, se demande si vulgariser la science n’est pas devenu un métier dangereux…

 

 

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