Fous des sciences pour une 8e année


Fous des sciences pour une 8e année

Le jeudi 29 juin 2017

Par Emmanuelle Bergeron

Vendredi matin 26 mai à 8h30, une foule d’élèves du primaire franchit les portes du Musée du fjord, à Saguenay. La fin de l’année scolaire ne les essouffle pas. Avides de découvertes et de nouvelles sensations, ils viennent participer au Festival Fous de la science. Au programme : deux jours d’expérimentations, de manipulations, de conférences et d’animations scientifiques conçues pour attirer les jeunes du Saguenay-Lac-Saint-Jean. En tout, 28 kiosques transforment le musée en véritable foire de découvertes scientifiques. Malgré le grand achalandage, les jeunes sont attentifs et posent beaucoup de questions. Il y en a pour tous les goûts et c’est gratuit !

« Le festival a débuté il y a huit ans avec quelques kiosques d’animation », raconte Véronique Gagné, responsable des programmes éducatifs au Musée du Fjord. « Aujourd’hui, les écoles réservent leur place des mois d’avance. Nous avons même atteint notre capacité maximale ! » Cette année, plus de 1000 élèves ont participé, sans compter ceux qui ont assisté aux trois conférences présentées dans les écoles secondaires de la région.

L’une d’entre elles, intitulée Les voyages dans le temps sont-ils possibles ?, était donnée par Stéphane Durand, nommé président d’honneur du festival. Professeur de physique au cégep Édouard-Montpetit et chercheur au Centre de recherches mathématiques de l’Université de Montréal, il est aussi connu pour sa participation aux Carnets insolites du prof Durand à l’émission Les Années lumière. Il n’a pas hésité une seconde avant d’accepter d’être le porte-parole de cet événement.

Festival Fous de la science


« Surprendre, étonner, déstabiliser, c’est le propre de la science », répète-t-il dans les nombreuses entrevues qu’il a accordées dans la région. « Manipuler et expérimenter, c’est l’occasion de remettre en question notre vision du monde, dit-il. Et c’est tellement important pour les jeunes ».

Cette année, l’une des présentations vedettes du Festival était une imprimante verticale conçue avec des matériaux recyclés et commandée par un programme informatique. L’étonnant engin, mis au point par des étudiants du Cégep de Chicoutimi et membres du tout nouveau Club Azimov, est extrêmement populaire auprès des mordus du domaine (Voir les vidéos du Club Azimov sur YouTube et Facebook).

Le festival Fous de la science est aussi ouvert aux familles. C’est une occasion de stimuler l’intérêt de la population pour la science et de rencontrer les scientifiques qui œuvrent en région et un peu partout au Québec. Un record pour cette année : près de 8000 personnes du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont participé au festival en trois jours.

Un autre succès : le Maestrophoto, un mini planétarium mobile. Stéphane Simard, un passionné d’astronomie et enseignant au primaire, y présente de magnifiques images célestes et initie les jeunes à l’observation des étoiles.

Certaines activités reviennent chaque année, comme la manipulation de serpents vivants et les démonstrations de robots téléguidés, mais la plupart des présentations sont uniques. « Un effort particulier est investi pour que les kiosques soient instructifs, mais surtout interactifs et ludiques », dit Véronique Gagné. Par exemple, les jeunes peuvent prendre part à l’identification d’un suspect grâce à des marques de rouge à lèvres sur une scène de crime. D’autres assistent à la fabrication d’un parfum ou d’un savon multicolore.

Festival Fous de la science


Le Festival a maintenant acquis une belle notoriété. Les organisateurs n’ont aucun mal à recruter des scientifiques et des étudiants pour animer un kiosque. Quelques organismes, comme Science en folie de Québec, viennent de l’extérieur de la région, pour rencontrer les jeunes.

« Nous voulons que les jeunes sortent d’ici épatés, et ça fonctionne ! », se réjouit Véronique Gagné. « Durant trois jours, nous voyons des yeux briller et des bouches s’ouvrir d’étonnement devant les merveilles de la science. C’est juste ce qu’il nous faut pour continuer encore de nombreuses années ! »

Emmanuelle Bergeron est journaliste et rédactrice scientifique à Chicoutimi. Biologiste de formation, elle a collaboré à quatre expositions au Musée du Fjord. Elle a aussi publié trois livres jeunesse : des biographies romancées de femmes célèbres.

 

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