Encourager les futurs chercheurs à bien vulgariser


Encourager les futurs chercheurs à bien vulgariser

Le mercredi 2 avril 2014

La cinquième édition du concours de vulgarisation scientifique Fonds Famille Bergeron, destiné aux étudiants des cycles supérieurs de l’Université de Montréal, a clôturé sa période de soumission le 14 mars 2014.

Par Amélie Gamache

« J’ai versé chaque année un certain montant à l’Université; après 30 ans, avec les intérêts, nous pouvons donner des prix intéressants : 1000 $, ce n’est pas rien! », raconte fièrement le fondateur du concours, Michel Bergeron. L’ancien professeur, spécialiste en néphrologie, qui a également été directeur du département de physiologie de l’Université de Montréal et président de la Société canadienne de physiologie, souligne que « les textes doivent porter sur un sujet scientifique qui a un impact sur la santé des individus. Ce choix m’a paru naturel puisque c’est mon domaine. »

Le concours de vulgarisation scientifique Fonds Famille Bergeron a surtout pour but d’apprendre aux futurs chercheurs à vulgariser leurs recherches. Jugeant que les scientifiques excellent rarement en communication, M. Bergeron considérait comme « un devoir en tant que chercheur de divulguer ses recherches et de montrer aux étudiants comment le faire ».

Il insiste sur l’importance de la vulgarisation pour la progression de la science : il est important que les nouvelles connaissances se transmettent et cette transmission n’est pas l’apanage de l’école.« Un personnage important est celui de l’inventeur, souvent seul dans son garage, inspiré par quelque chose qu’il a lu. L’innovation repose sur la transmission et l’accès aux données. » Il est donc essentiel qu’il y ait des gens pour vulgariser. « De toute façon, nos recherches sont payées par les contribuables, qui ont le droit de savoir ce qui est fait avec leur argent », de conclure le scientifique.

Un concours populaire

Le but du concours étant de stimuler des étudiants-chercheurs de 2e et 3e cycle à vulgariser leur recherche, il n’est ouvert qu’à un bassin relativement restreint de candidats. La participation est pourtant élevée, « atteignant près d’une vingtaine d’inscriptions à chacune des cinq éditions, et même une trentaine en 2011. Cette année, 17 textes ont été soumis », selon Emmanuelle Bergeron, journaliste scientifique et fille du fondateur.

Cette dernière fait partie du comité organisateur, en compagnie du psychiatre Nicolas Bergeron, de Michèle Brochu et Rémy Sauvé, respectivement directrice et professeur au département de physiologie de l l’Université de Montréal. Ce sont eux qui choisissent les membres du jury, où Mme Bergeron et M. Sauvé siègent également. Ils y côtoient des professeurs d’université qui se relaient chaque année. « Il y a déjà eu un médecin, mais cette année nous avons Valérie Legendre Guillemin, de l’Université du Québec à Chicoutimi, précise-t-elle. Normand Mousseau, du département de physique de l’Université de Montréal, complète l’équipe. »

Les critères d’évaluation sont les suivants : souci de vulgarisation, rigueur scientifique, qualité du travail de synthèse, clarté et style du texte et intérêt pour la santé. « C’est beaucoup axé sur la langue française, les textes doivent être bien rendus », insiste Mme Bergeron. Notons ici que Michel Bergeron s’est vu attribuer en 2001 le Prix Georges-Émile-Lapalme, accordé à une personne ayant contribué de façon exceptionnelle à la qualité et au rayonnement de la langue française au Québec. C’était la première fois que ce prix était décerné à un scientifique depuis sa fondation en 1997.

Malgré la qualité remarquable des textes, leur diffusion n’est pas aisée.« Nous tenterons de publier les textes gagnants dans la revue Dire, la revue des étudiants des cycles supérieurs de l’Université de Montréal. Nous essayons de les publier ailleurs, mais c’est difficile. Les sujets sont tellement pointus! », conclut Emmanuelle Bergeron, illustrant bien un des défis qui se posent aux scientifiques soucieux de vulgarisation. Les noms des gagnants seront dévoilés en juin 2014.

 

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Étudiante en journalisme à l’Université de Montréal, Amélie Gamache conjugue intérêt pour les sciences politiques et pour les sciences naturelles, deux domaines dans lesquels elle a également étudié.

 

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