Le jouet, messager de la science


Le jouet, messager de la science

Le vendredi 25 avril 2014

Dans le commerce du jouet, il y avait au Québec un créneau inoccupé, celui du jouet scientifique. Mylène Gamache-Tremblay en a profité et a créé fUNIQUE.

Par Valérie Levée

 

Mylène Gamache-Tremblay a un bac en zoologie de l’Université McGill, mais elle se dit plutôt généraliste. Ce qu’elle aime, c’est la science au sens large. Après son bac, elle souhaite enseigner les sciences, mais en raison de ses habiletés en anglais, on lui propose plutôt d’enseigner cette langue. Trois ans plus tard, elle s’aperçoit que l'enseignement ne lui apporte pas toute la satisfaction escomptée et ne lui permet pas de donner à ses élèves tout ce qu'elle a à leur apporter. Entretemps, deux petits garçons naissent. Mylène aimerait bien les initier aux sciences avec des jouets… scientifiques. Elle doit les faire venir des États-Unis comme elle n’en trouve pas au Québec. De là germe une idée, puis se confirme sa décision, il y a deux ans et demi, de créer fUNIQUE, une boutique de jeux scientifiques qui aura pignon sur rue à Saint-Jérôme. Pignon sur rue? Pas tout à fait, car c’est une boutique en ligne. La création de fUNIQUE lui a d’ailleurs valu de remporter le concours en entreprenariat du Centre local de développement de Rivière-du-Nord en 2012.

La jeune entrepreneure déniche les jouets scientifiques en furetant sur Internet, en consultant les infolettres et les annonces des fabricants de jeux. Lorsqu'elle trouve un jouet potentiellement intéressant, elle en fait d'abord venir un exemplaire pour l'essayer. Si le jouet répond à ses critères, elle entreprend les démarches pour le mettre en vente au Québec, traduit au besoin le manuel en français et ajoute le jouet au catalogue de fUNIQUE. Son travail de traduction lui a valu d’être finaliste au prix Gaston-Miron 2014, un prix qui reconnait la promotion de la langue française sur le territoire des Laurentides.

Pour Mylène Gamache-Tremblay, un bon jouet est celui qui se prête à la manipulation. La devise de fUNIQUE, tirée tout droit d'un proverbe chinois le dit bien : « Dis-le-moi et j’oublierai... Montre-le-moi et je m’en souviendrai surement, implique-moi et je comprendrai ». « C’est rare qu’on apprenne quelque chose avec un objet posé sur le bureau », observe-t-elle.

Vous ne reconnaîtrez pas dans le catalogue de fUNIQUE les jouets vendus dans les grands magasins. Vous y trouverez cependant un ensemble d’expériences pour comprendre la lumière, l’électricité et l’eau ainsi que des modèles anatomiques, des robots à construire ou des recettes de gastronomie moléculaire. Les inconditionnels des dinosaures trouveront aussi une maquette de l’incroyable T-rex. En somme, il y en a pour les petits et les grands, filles ou garçons, et même pour les adultes. « Ce qui attire les filles, c’est quand on allie la créativité avec la science, tout ce qui est expérience, la biologie, l’anatomie. La construction va plus chercher les garçons », commente Mylène. Elle avoue cependant avoir un petit penchant pour les gadgets, c'est pourquoi on trouve quelques curiosités comme ce cube de 216 billes aimantées qu’on peut triturer dans tous les sens au gré de son imagination. « Après tout, on n'est pas toujours obligé de penser », s'excuse-t-elle.

Ses clients sont souvent des parents ou grands-parents, eux-mêmes scientifiques dans l'âme, mais aussi des écoles. La clientèle est encore limitée, mais fUNIQUE vend jusqu’en France et même à un missionnaire africain.

Mylène Gamache-Tremblay voulait enseigner les sciences. En vendant des jouets scientifiques, elle a trouvé une autre façon de transmettre sa passion et de donner le goût de la science aux jeunes.

 

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Valérie Levée est, entre autres, journaliste scientifique indépendante, coordonnatrice du 24 heures de science pour la région de Québec.

 

 

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